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La scolarité des enfants protégés : une épreuve supplémentaire sur le parcours du combattant

Protection de l'enfance

Selon une étude de la DREES en date du 28 mars 2024, portant sur la situation des enfants et jeunes majeurs de moins de 21 ans vivant en famille d’accueil, seulement 29% de ceux âgés de 18 ans ont un diplôme équivalent ou supérieur au baccalauréat, contre 60% des jeunes de l’ensemble de la population du même âge.

Cet écart est dû, d’après l’enquête, aux « trajectoires scolaires moins linéaires des enfants vivant en famille d’accueil, et peut-être à leur “choix” de suivre des formations courtes et professionnalisantes dans la perspective d’obtenir une indépendance financière rapidement ». Pour la CNAPE, ces choix par défaut sont liés à l’injonction à l’autonomie rapide dont font l’objet les jeunes protégés. De fait, 26 % des jeunes vivant en famille d’accueil sont titulaires d’un CAP ou d’un BEP, contre 15 % dans la population générale.

Les situations familiales complexes auxquelles sont confrontés ces jeunes, les ruptures de scolarité lors du placement en urgence ou des changements de lieux d’accueil, entrainent souvent un retard scolaire. En France, 43 % des jeunes ayant terminé leur parcours de protection en famille d’accueil ont redoublé une fois et 24 %, deux fois ou plus.

Afin d’y faire face, le comité interministériel à l’enfance du 20 novembre 2023 s’est accordé sur une feuille de route articulée autour de 5 axes :

  • le soutien à la réussite scolaire et au projet d’orientation des enfants protégés (soutien au projet d’orientation, à la recherche de stages) ;
  • le renforcement des dynamiques partenariales entre l’ASE et l’éducation nationale (désignation de référents protection de l’enfance au sein de l’éducation nationale) ;
  • la simplification du quotidien scolaire des enfants protégés (adaptation des espaces numériques de l’éducation nationale, refonte du guide sur les actes usuels et non-usuels) ;
  • la garantie de la continuité pédagogique (raccourcissement des délais d’inscription scolaire lors du placement, la mise à disposition de ressources du Centre national d’enseignement à distance) ;
  • l’amélioration de l’information et de la formation sur les spécificités du parcours des enfants protégés.

Depuis ce comité interministériel à l’enfance, peu d’avancées concrètes sont à noter. La CNAPE appelle à ce que ces annonces visant à ériger une « scolarité protégée » soient suivies d’effet, afin de respecter le droit à l’éducation de chaque enfant, inscrit à l’article 28 de la Convention internationale des droits de l’enfant.