Les adolescents placés en CEF : une population à haut risque médico-psychologique

Cette étude s’est déroulée dans 9 CEF volontaires (Saint Paul d’Espis, Doudeville, La Jubaudière, Allones, Marseille 9^ème et 14^ème, Montfavet, Nimes et Gévézé).

113 jeunes ont participé à l’enquête, ils sont représentatifs sur le plan  sociodémographique des jeunes  placés en CEF sur le territoire national .

• 46 % des jeunes présentent des troubles psychiques, soit presque un jeune sur deux,
• 70 % de ces jeunes font ou ont fait l’objet d’une  mesure administrative ou judiciaire de protection de l’enfance ,
• 62 % ont connu  une exposition précoce aux violences (physiques, sexuelles et émotionnelles) avec un environnement familial très souvent perturbé (absence du père,  mère victime de violence, maladie mentale d’un parent,  un membre de la famille en prison ).

Parmi les principales recommandations, figure la nécessité de renforcer les partenariats avec les professionnels de la santé mentale au niveau local et la prise en compte de ces jeunes au sein des projets territoriaux de santé mentale (PTSM) pilotés par les agences régionales de santé. En parallèle, au niveau national, une articulation avec le ministère de la santé est nécessaire avec notamment l’actualisation de la circulaire dite Alecian (mai 2002) relative à la prise en charge concertée des troubles psychiques des enfants et des adolescents en grande difficulté.

De plus, afin que les équipes éducatives prennent en compte les troubles psychiques dans les projets éducatifs, celles-ci nécessitent d’être accompagnées. Pour cela, un accent doit être mis sur la santé mentale dans le cadre des formations initiales et continues.

Enfin,  il est nécessaire de formaliser des partenariats entre les services de santé mentale pour adolescents (maisons des adolescents, service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent) et les CEF.

 

Ce rapport sera mis en perspective avec d’autres travaux notamment dans le cadre des états généraux du placement.