À l’occasion des « Rencontres de la Justice des mineurs », ce 26 novembre 2025, le Garde des Sceaux, Gérald Darmanin, a introduit l’événement par l’annonce brutale de la fin des CEF, par voie de circulaire, dès janvier prochain. Cette annonce surprise a suscité la consternation de la CNAPE, conviée à la journée.
Le Garde des Sceaux a souligné l’épuisement de ce modèle qui « n’a pas tenu ses promesses », qui « n’a jamais constitué une alternative à la détention », évoquant des problématiques de fugues, des surcoûts, et « une stratégie de placement inexistante ».
Les centres éducatifs fermés (CEF) existent depuis la loi Perben I du 9 décembre 2002. Ils constituent une alternative efficace à la détention des mineurs, plébiscitée par les juges. Ils s’appuient sur une philosophie éducative très contenante, dans une structure dédiée et pour une durée de placement maîtrisée. Ce modèle prémunit les jeunes contre le risque de récidive et prépare leur réinsertion sociale et économique en leur offrant de véritables perspectives. Grâce à l’action des professionnels engagés au sein des CEF, des centaines de jeunes ont été protégés de la violence et des trafics.
Le dispositif des CEF a été, non seulement soutenu par l’ensemble des gouvernements depuis 2017, mais renforcé à partir de 2018, grâce au lancement d’un ambitieux programme de création de 22 nouveaux CEF, dont 15 gérés par des associations, sous la houlette des précédents Gardes des Sceaux, Nicole Belloubet puis Éric Dupont-Moretti.
L’annonce de l’actuel Garde des Sceaux a été réalisée sans aucune concertation avec le secteur associatif habilité, qui est légitimement interrogatif sur le fond et sur la méthode : comment justifier d’un tel revirement de doctrine à 180° ? Si les CEF gérés par la protection judiciaire de la jeunesse doivent devenir, dès janvier, et par voie de circulaire, des « unités judiciaires à priorité éducative », qu’en est-il des CEF gérés par nos associations ? Vont-ils devenir les reliques d’un modèle qui a perdu la confiance du ministre de la justice ?
Pour en savoir plus, consultez le communiqué de presse ci-contre.