Nous contacter Se connecter à l'extranet

Comme si j’étais morte, un documentaire sur la prostitution des jeunes pris en charge par l’aide sociale à l’enfance.

Protection de l'enfance

Pendant neuf mois, Benjamin Montel s’est plongé dans la vie quotidienne d’un foyer d’action éducative de l’Arsea, une association adhérente à la CNAPE (Grand Est), accueillant des jeunes de 13 à 21 ans dans la région de Mulhouse. Il a suivi le parcours de trois jeunes femmes accueillies ou l’ayant été, dans cet établissement, toutes ayant été victimes d’exploitation sexuelle.

Disponible sur la plateforme France.tv à partir du 13 mars et diffusé le 26 mars sur France 5.

Son objectif était d’apporter un éclairage sur ces situations complexes souvent invisibilisées, de sensibiliser sur cette réalité méconnue, et plus largement de rappeler que la protection des enfants en difficulté est une responsabilité collective.

Une préparation méticuleuse s’est déroulée sur plusieurs mois avant le tournage, impliquant une collaboration étroite avec les responsables du foyer, Sébastien Schmitt et Christine Blec, respectivement directeur et cheffe de service. Cette étape a été essentielle pour appréhender et comprendre le travail quotidien de ces professionnels, et accompagner avec précaution les jeunes femmes dans leurs témoignages, qui malgré leur anonymat ont fait preuve d’un courage remarquable.

Dans cet établissement en particulier, une approche favorisant le travail en équipes restreintes est privilégiée. Ces professionnels ont également la chance de bénéficier d’un réseau solide de partenaires, comprenant les services de l’Aide sociale à l’enfance, de la municipalité, de la préfecture, de la police et de la justice. Cette collaboration favorise une culture partagée et une politique cohérente nécessaires pour mieux répondre aux besoins des jeunes en difficulté.

En lien avec les annonces récentes de la ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles, Sarah El Haïry, qui place la lutte contre la prostitution des mineurs au cœur de ses priorités, ce documentaire rappelle que 80% des mineurs impliqués dans la prostitution sont des jeunes filles prises en charge par l’Aide sociale à l’enfance. Parmi ses récentes annonces, nous saluons le lancement de nouveaux appels à projets visant à développer et renforcer les opérations de maraudes numériques, initiatives qui s’inscrivent dans le cadre du plan de lutte contre la prostitution des mineurs lancé en 2021. A l’instar des maraudes traditionnelles menées dans les rues, les agents des maraudes numériques interviendront sur les plateformes de discussion en ligne afin de rentrer en contact, de dialoguer avec les jeunes et de les sensibiliser aux dangers de la prostitution.

Aujourd’hui, dans le secteur de la protection de l’enfance, cette pratique relève de la prévention spécialisée, qui joue un rôle crucial dans le repérage des jeunes victimes de prostitution. La présence des éducateurs de rue sur le terrain (physique ou numérique) et leur capacité à établir des liens de confiance sont indispensables. C’est pourquoi la CNAPE milite activement pour que la prévention spécialisée soit reconnue comme un acteur incontournable de la protection de l’enfance et qu’elle soit développée sur l’ensemble du territoire national.